Samedi 1er septembre 2007


Si les minutes peuvent parfois sembler des heures, l’inverse est aussi possible ! Ces derniers jours m’ont fait l’effet d’une petite tornade. Je suis arrivée à Budapest mercredi, en début de soirée, et me suis rendue à l’Hôtel du Oktatási és Kulturális Minisztérium. Je m’attendais à une simple chambre… je suis rentrée dans un véritable appartement ! Coquet au possible : des rideaux rouges, du parquet, de jolis meubles ; et très fonctionnel : une cuisine, une salle de bain, un balcon. Et trois lits ! Je n’avais pas la patience d’attendre mes cothurnes, alors je suis allée toquer aux portes voisines… Et suis de suite tombée sur Cécile, avec qui j’avais bien sympathisé sur Paris. Parler en français, Oh ! Joie ! On a pu évoquer Lyon et ses merveilles… Quand tout le petit monde est arrivé, on est sorti boire un pot, puis on est allé trouver de quoi dîner – j’ai pu crâner devant les copines en baragouinant hongrois aux commerçants – et on s’est fait un bon gueuleton à l’appartement 36. Une bonne soirée, et puis un bon moyen de se rendre compte qu’on avait bien tous les mêmes appréhensions mais la même hâte que les choses sérieuses commencent.
Le lendemain 9h, on s’est retrouvé devant l’hôtel et on est partit pour l’Institut Français de Budapest. Une belle balade à pieds, malgré un temps maussade. Une demi-heure plus tard, nous étions accueillis dans un bâtiment à l’architecture très moderne et franchement chouette. Tout un petit monde en costard et tailleur, qui papillonnait autour des mini croissants et du café. Alors on a papillonné aussi ! Je passerai sur la journée d’informations que ça a été. Et intégrer tout ce qu’on a pu nous dire a demandé pas mal d’énergie ! Mais comprendre ce que pouvait être le rôle du JD, comment l’Institut Français et la Fondation Franco-Hongroise pouvaient nous y aider, prendre conscience de la dimension que pouvait prendre de telles collaborations… Whaw, ça fait peur, mais c’est à la fois terriblement excitant. Galvanisant. On avait réellement besoin de ça, je pense. En tous cas, me dire enfin que je fais partie d’une chaîne et que j’en suis un maillon nécessaire, moi, ça m’a fait du bien. Surtout après six ans dans une fonction de pionnicaca, sans perspectives et sans aucun moyen de faire quoi que ce soit. Hé, j’ai essayé. La réunion s’est terminée au pub, avec Stéphane Grandsire et les JD affectés dans des sections bilingues. Difficile de tout suivre après quelques pintes ! On a remis ça au café de l’Institut Français jusqu’à 20h, et terminé la soirée dans une pizzeria. Lorsque le pianiste du restaurant a compris qu’on était français, il nous a léché un petit medley des grands titres de Piaf…
Le lendemain a été une journée plus ludique. Stéphane nous a réunis pour réfléchir un peu à nos premières séances, aux petits trucs qui marchent bien avec les élèves, et les pièges à éviter. On a pu aborder le système scolaire hongrois, les différences qu’on pourra noter par rapport à notre expérience en France, tout ça. C’était sympa d’échanger un tas d’idées, de rebondir dessus… mais la séance s’est vite terminée, car il fallait qu’on rejoigne nos Coordinateurs, qui joueront le rôle de référent dans notre établissement principal. Damned ! C’est Judit ! Il fallait bien qu’un truc un peu foireux arrive, ces deux jours étaient trop beaux. J’ai noyé mes craintes dans le buffet et les verres offerts par la maison. La bouffe était hongroise, et le chef était français. Savoureux mélange.
Le déchirement quand il a fallu tous nous quitter ! Je serais bien restée à l’Institut. Tous les gens que j’ai pu y rencontrer étaient gigantesques. Petite pensée pour Christophe, le gentil bibliothécaire, et Stéphane, pour qui la prise en charge des JD était la dernière action au sein de l’Institut. Et je peux dire qu’il a mis le paquet. Ce fut tout de même moins pénible pour moi. Je ne partais pas seule, j’avais Agnès, elle aussi affectée sur Miskolc.
Mais impossible de s’asseoir dans le train et de se laisser bercer doucement par le paysage. On avait le cerveau qui bouillonnait, on avait vingt-trois mille choses à penser… et pis des crampes aux fesses aussi. Je l’ai ensuite accompagnée à son appartement, vu le nombre de bagages. Super appart ! Pas très fonctionnel, certes, mais toujours rempli des meubles et des décorations de la propriétaire. Ah, c’est plutôt kitch, mais il faut bien ça ! Enfin, on est descendu fêter son arrivée et notre nouvelle vie qui commence.

Aujourd’hui, Agnès et moi avions rendez-vous avec Judit. Elle était à l’heure (et même en avance !) et nous a accompagnées pour prendre notre abonnement de bus mensuel. On a bu un café ensemble, on est allé chez le photographe pour les photos d’identité, et enfin au MVK. J’étais ravie, hier déjà elle s’était montrée sympa, et aujourd’hui elle nous aidait pour un truc bien utile. Fini la fraude.
On pensait pouvoir se balader en centre-ville avec Agnès, mais en Hongrie, le dimanche dure deux jours. Rien d’ouvert, on a trouvé ville morte… Mais on est courageuses, hé, alors on est allé faire de petites courses pour chez elle, puis pour chez moi, et on a finalement passé la nuit à discuter et à tester les alcools de mon bar. Je déconseille le fameux mélange herbeux Unicum. Nan, c’est vraiment deg’. Bref, c’était pas encore aujourd’hui qu’on allait se reposer et digérer les évènements de ces derniers jours.

Aucun commentaire: