Dimanche 27 avril

Le week-end fut court, cours le samedi. Ah bein oui ! Comme on a une petite semaine de vacances la semaine prochaine, il y a culpabilisation, alors on bosse.
Mais la bonne nouvelle, c’est qu’on avait une soirée de prévue chez Rita. Comme au bon vieux temps. Enfin, cette fois, ce n’était pas pour faire connaissance, mais bien pour se dire au revoir. Atilla a un ami à Londres, et il s’en va la semaine prochaine avec Eva, pour se trouver un boulot avant de partir pour Madrid, où un poste de prof d’anglais l’attend. Formidable pour lui, moins pour nous ! On lui a offert un cadeau clin d oeil... Astérix chez les Bretons. Le must, donc. Plein de monde, plein d’entrain, Atilla, bien en forme, nous a fait son show, et on s’est bien marré. Soleil, barbecue, soirée estivante. Moins rigolo quand il a fallu se dire au revoir. C’était un petit moment plein d’émotion. Je dis snif.

Mercredi 23 avril

Pas génial génial les nuits en ce moment ! Je sais pas, j’ai sommeil mais non, ça vient pas… Enfin, heureusement une belle journée pour effacer ma nuit pourrie ! Aujourd’hui, c’était le dernier jour des 13/A, c’est-à-dire les dernière année, et comme toujours en Hongrie, il fallait marquer le coup par un ch’tit cérémonial… Après une première heure de blabla et la projection d’un petit diaporama que j’avais fait à partir de mes photos des loulous, ces derniers se sont levés pour me montrer comme ils étaient tout bien habillés. Ils m’ont offert une belle rose blanche, et un livre sur la Hongrie – j’étais impressionnée, ils en ont dégoté un en français. Même le groupe Anglais était là, et dont le mignon Mártin. Ensuite, je me suis faite embarquée, au bras de Tibor et de Viki, pour une procession dans le lycée, en chanson ! Du groupe Republik. C’était bizarre ! Et très sympa. Le groupe Anglais n’a pas voulu rester sur la touche, et s’est essayé aux Champs Elysées de J.Dassin, trois petites secondes. Et bien sûr, il a fallu que je me fende d’un petit discours pour marquer le coup. Enfin, on se revoit lundi prochain chez moi, lors des sérénades… Oui, oui, les élèves de 13 font faire le tour des logements de leurs professeurs préférés pour une petite sérénade sous le balcon, et, selon le prof visité, un petit coup à la maison. Moi je prévois plus large. A mon avis, ils s’attendent à plus qu’un petit canon…

Tour de table

Lundi 21 avril

Un de ces week end exténuants difficiles à digérer mais qui font une bonne bouffée d’air ! A l’occasion d’une formation du CAVILAM à Debrecen le jeudi, suivie d’un concours de deux jours pour les loulous de 10/A, à Debrecen aussi, ça tombait bien, nan ? Du coup, j’ai quitté le lycée Avasi en catastrophe le jeudi midi pour sauter dans le train avec Agnès. Pour une nouvelle ville à découvrir. Olivier nous a récupérées dans sa petite AX, faire un saut chez lui pour réveiller et embarquer ses deux potes en visite, puis boire un pot avec Claire, JD Debrecen, et Gwen, qui avait aussi fait le trajet. Parés, on est enfin allé écouter le gourou du CAVILAM, Michel Boiron. Moi j’ai apprécié. Ils m’ont fait rire, les profs hongrois. « Il était sympa, hein, mais bon, on sait tout ça, c’est naturel, c’est logique ! hin hin hin ! » Déjà, c’est un poil faux à mon avis, pis alors, si vous le savez, pourquoi la plupart d’entre vous l’appliquent pas en cours ? Au lieu de fanfaronner… Moi j’ai pas trouvé ça si évident à penser, dans le quotidien et la routine. En plus, on a même eu droit à des petits paquets de nostalgie pour chacun, un sachet de pastilles Vichy.
Pour terminer la journée, j’ai accompagné Olivier à l’Alliance Française de Debrecen, pour un cours de conversation un peu spécial… Ce soir là, chacun devait amener de quoi manger et boire. Cela s’est donc très vite transformé en soirée, une très bonne soirée. Olivier parti folâtrer avec une donzelle, je ne connaissais plus personne et fait la connaissance d’un tas de personnalités vraiment chouettes. Ce qui m’a changé de Miskolc, c’est qu’il s’agissait pour la plupart d’étudiants d’un niveau de français de fou. Du coup, j’ai enfin pu vraiment discuter avec des Hongrois de plus ou moins mon âge. Réka, Tunde, Erzsébet… Quelques bons fous rires. La soirée était tellement agréable qu’on a décidé de la poursuivre dans le pub juste en bas de l’Alliance. Conversations très internationales, où j’ai moi-même mixé de l’espagnol, de l’anglais, du hongrois et du français. Ai également copiné avec Bastien, un Erasmus de Paris vivant à Budapest. Cool. Et comme c’est la classe à Debrecen, on s’est fait ramener en voiture, avec Nico et Jérôme. Olivier a dormi ailleurs, on a donc eu le luxe de ne pas se faire réveiller sur Patrick Sébastien, une de ses vicieuses coutumes… Pour plus de sécurité, on avait quand même planqué l’ordinateur.
Notre hôte a débarqué à 11h, pour un deuxième café avec tous ses skouateurs. Il est parti avec ses deux potes faire un atelier cuisine à six minettes de 18 ans – tu parles d’une galère pour lui. Moi, je suis partie visiter la ville. Piac utca, la basilique, les fontaines… très sympa. Mais c’est vrai que sorti de là, Debrecen fait un peu ville dortoir. Mais pas de Fornetti, pas de vitrines un peu passées, des cabines téléphoniques toutes belles, toutes vertes, Debrecen est une bourgeoise, et elle le fait savoir. Je suis tombée sur une librairie. Happée, je sais pas pourquoi, je sais bien que je peux pas lire une ligne ici… Bien m’en pris, je suis tombée sur un bouquin de Ritók Lájos, un photographe et un dessinateur hors pair. J’ai pris le temps, en terrasse, au soleil, pour plonger dans son recueil de portraits au crayon. Déroutant. Après cette jolie pause en solitaire, j’ai rejoint Agnès et Gwen à l’internat où devaient loger leurs loulous. On y a retrouvé Medhi, JD de Pécs. La soirée jeux a débuté, en hongrois, donc on est parti boire un coup. On a retrouvé Olivier, Nico, Jérôme, Carlos et d’autres Hongrois rencontrés la veille, pour une soirée-dîner en pub. J’ai eu la mauvaise idée d’être crevée et de rentrer vers 1h chez Olivier… Moi qui me croyais peinarde, Olivier dormant chez sa régulière, Nico et Jérôme encore en lice au pub… Ces derniers ont débarqué dans la nuit, et malgré que j’aie pris soin de planquer le câble du disque dur, ils ont dégoté le clip de La fiesta du poète P.Sébastien sur Youtube. Ça faisait trente minutes que j’étais enfin plongée dans un sommeil profond… un réveil en trombe. Enfin, ça nous a permis de découvrir que si, le colocataire d’Olivier était bien là en fait ! Je n’étais pas seule. Il était juste trop imbibé pour faire le moindre bruit. Endormi dans son vomis, plein de terre, le pantalon vert herbe, il était plus charmant le matin… Pas le temps de dormir bien plus, il a fallu foncer au concours, voir mes loulous se faire laminer. Et puis retour à Miskolc en car, avec les élèves d’Agnès. Pas moyen que je rentre en train avec Judit !
On a cru pouvoir aller enfin se coucher... Mais nan. Durant le trajet, un bonhomme nommé Julien m a envoyé un texto. Il cherchait des amis en Hongrie. Qu a cela ne tienne, viens donc nous visiter. Notre petite Géraldine avait oeuvré en secret et délivré mon numéro... Du coup, on a terminé au Vian Klub avec Miguel et Francine, pour un super concert du Hot Jazz Band. On a fini la soirée vers 4 heures...

Dimanche 13 avril

Le printemps, il est là ! N’écoutant que notre appétit de bon temps, Agnès et moi avons pris le premier train pour Eger !…
On n’aurait pas du. Faut toujours se renseigner sur le train dans lequel on saute, quand on veut aller quelque part. Sinon, on termine dans un bled que personne il sait où c’est… Enfin, j’aurais dû le savoir. Agi, elle part toujours dans le mauvais sens – cf. la semaine à Prague qu’elle n’a jamais passé à Prague. Pour notre défense, on avait été un poil distraites par un vieux beauf sur le quai de la gare, une bière dans une main, et une poupée gonflable dans l’autre. Les poupées gonflables ont des trous de balle déconcertants. Enfin, on a quand même récupéré un train qui allait bien à Eger, finalement. Ce petit contre-temps nous aura permis de discuter avec un vieux Tsigane rigolo jusqu’à Fuzesábony, puis de finir le trajet dans un train blindé d’étudiants survoltés (et bourrés) partis défendre leurs couleurs à l’occasion d’une course inter universitaire à Eger. Un trajet sympa, somme toute. Arrivées à Eger, Géraldine nous a directement embarquées dans un resto super chouette, aussi bon que beau, qui l’eut cru. Martini blanc, bouteille de rouge, d’entrée on n’a pas lésiné. Et quoi, c’était le week-end ! On est ensuite descendu de notre jolie terrasse pour aller au bar du bas, reprendre un petit verre… Sociologiquement intéressant de s’intéresser aux clips en continu de certaines chaînes US. Des culs qui se trémoussent, des fesses qui rebondissent, arrières-train en continu. Toutefois, ça ne m’a empêché de dormir. Le canapé de Gégé est un bonheur. Mais ça m’a rappelé que d’habitude, c’est pas les zozios qui me réveillent, c’est un mal de chien dans le dos. Ne pas y penser, c’est le week end, youpi. Petit déjeuner tranquilou sur fond de zozios, donc, et de TV5 – histoire de se mettre un peu au jus des nouvelles du monde. Comme il faisait bien beau, on est parti se promener sur les hauteurs de la ville, pour finir dans un resto du centre, joli le resto. Et trop bon, lui aussi – et décidément, on aurait dû négocier nos mutations. Entre deux divines bouchées, j’ai copiné avec une rouquine de sept ans qui venait de se faire offrir des Kiwidoo. Mais comme on a pris le temps, bah tout était fermé quand on a décollé. C’est le problème en Hongrie, tout ferme à 13h le samedi. Mais on ne s’est pas laissé abattre. C’est le week-end. Alors on a fait comme tout le monde, on est allé au Plaza, tester notre pouvoir d’achat. Oui, alors, Agnès a un très très grand pouvoir. Gégé aussi s’est très bien défendue, et moi, pas mal. De bonheur, les vendeuses ont presque fait pipi dans leur culotte. Mais on a acheté que des trucs utiles, hein. Enfin pas tout, mais utiles quand même. Quand on l’a, après, c’est utile, nan ? Ayant comblé notre manque affectif et occulté notre existence vide de sens – c’était vraiment vide de sens – on a fini dans un rade bien convivial, le békafütty, que Gégé connaît bien. Pas de Rihanna dans le coin, on a apprécié. On avait prévu de rentrer à Miskolc le soir-même, mais comme, après réflexion, on pouvait tout repousser au surlendemain – après quelques pirouettes et beaucoup de mauvaise foi – on a préféré prolonger notre virée. Et dormir d’un sommeil profond une seconde fois. Quel pied !

Happy New Beer !

Samedi 5 avril

Bon anniversaire mon papa !

Rita est revenue d’Autriche. On a donc retrouvé la petite bande des Hongrois pour fêter ça, Rita, Eva, Atilla, Gubi et Akos. Je ne m’attendais pas à passer un aussi bon moment, ils tenaient la forme. J’ai bien parlé avec Atilla, qui a peut-être enfin trouvé un boulot pour s’échapper de Miskolc. A Madrid, comme prof d’anglais. Comme il me l’expliquait, il en a assez de gérer sa vie mois par mois, de compter chaque forint, et de bosser comme un con pour peanuts. Gubi et Akos ont fêté ça avec un peu d’anticipation, quatre bouteilles de pinard pour deux… Autant dire qu’ils étaient pas frais. Tandis qu’Agnès et moi, on s’est rabattu sur du Cola Light. Agnès parce qu’elle avait une terrible gueule de bois de la veille, et moi parce que je tiens à soutenir cette compagnie. Ok, parce que je voudrais bosser demain, être fraîche. On reviendra en tous cas, ils font les meilleurs pogácsa du monde…

Vendredi 4 avril

A l’Alliance, je partage mon groupe d’apprenants avec Lili, une minette bien sympa. Pour ce soir elle nous a dégoté une soirée à la Miskolci Galeria, une rétrospective de la musique underground sous la période socialiste. Enfin un peu d’alternatif !
C’était super sympa. Une expo photo des groupes punk et underground de l’époque, et un tas de quadra déjantés. Dans une petite cave, un vieil ampli et des cassettes qui vont tourner toute la soirée. L’organisateur de la soirée tenait, à l’époque, une maison de disques qui faisait tourner les groupes non subventionnés par l’Etat. Autant dire que les paroles étaient sympa. C’est Lili qui m’expliquait. Elle m’a aussi raconté un tas d’anecdotes sur la fin de la période communiste, comme les arrestations de ses copains chevelus. Super intéressant. Apparemment, il y aura un concert punk le 1er mai, dans une usine désaffectée de Miskolc.

Mardi 1er avril

Généralement, quand je fais mes courses, je me sens assez mal. Les gens de mon quartier gèrent au jour le jour. Je déteste faire les courses, alors de mon côté, j’essaie de gérer la mini mission pour la semaine. Mais il y a un tas de gens qui ne peuvent pas se le permettre. Les files sont donc interminables, une brick de lait et trois oignons devant moi, deux poireaux et quatre Rudi derrière, les gens ont le temps de voir mon caddy un poil plus fourni…
Aujourd’hui, c’est une petite vieille juste devant, avec trois litres de jus d’orange. Je me demande si elle va tenir jusqu’à la caisse avec ses petites jambes. Elle me fait de la peine. Lentement, au rythme des bip de la caissière, on passe les produits ménagers, les croquettes pour chiens et chats, et enfin l’alcool. Et là, ma petite vieille se prend deux litres de rhum blanc.

Agi et Tamás...

Dimanche 30 mars

Agnès y est passée aussi… Vendredi, on a fêté ses 27 ans. Et pas qu’un peu, on est allé retrouver Tamás au resto Kispipa (ouais je connais enfin le nom !). Géraldine avait débarqué dans l’après-midi, et après un petit apéro et échanges de photos du week end dernier, nous sommes parties écouter le Sinatra de Miskolc, le musetteur fou, le bien nommé Tamás. Une bouteille de champ’ et quelques cadeaux plus tard, Agnès a eu droit au Happy Birthday de circonstance, synthétiseur et quinquagénaires reprenant la rengaine. La classe quand même !
Enfin, comme on est vieilles maintenant, pis que je bossais le lendemain (un samedi, rendez-vous compte) on est rentré sagement pour 23h.

Le pont des Chaines

Du jeudi 20 mars mercredi 26 mars


En attente de l’article de notre reporter Mathieu Ménard, correspondant du blog à Marseille.

Mercredi 19 mars

Mathieu arrive !
Demain, je vais le chercher à l’aéroport.