Jeudi 29 novembre 2007

La semaine coule tranquille… Et elle peut ! J’ai bossé comme une dingue ce week end, avec Agnès. Mon calendrier est prêt jusqu’aux vacances, et ma semaine au complet fignolée. On est pas sorti, rien, boulot et re boulot. Et comme les photocopieuses de mes 3 lycées se sont passées le mot pour vriller du toner en même temps – une sorte de suicide collectif – je suis allée dès lundi matin faire toutes mes photocop’ pour la semaine à mes frais, en magasin. Coûteux, mais ce fut le prix de ma sérénité.
Et je suis assez contente de mes préparations. Au programme, les émeutes de 2005 (avec NTM en intro, Qu’est-ce qu’on attend ?, appui du Zapping de l’année 2005, articles et dessins satyriques), des ateliers d’écriture (pour faire un recueil de productions écrites à la rentrée), Keny Arkana, la nouvelle Matin Brun, Renaud (dans ses débuts, faut pas dec’), le système scolaire français (oui, c’est pas drôle, mais j’ai fait de très jolis tableaux sur Word) etc. Z’en fichez, mais je suis contente, alors je l’écris.
Et dans le genre autosatisfaction complaisamment égocentrique, un de mes élèves d’Avasi, Péter, m’a dit que j’étais leur préférée. Et comme il est en 12, ça fait un moment qu’il en voit défiler des Français ! Héhéhé… Ah, d’ailleurs, cet élève, je lui dois une sacrée grosse chandelle en plaqué or. Il a accepté de passer s’occuper de Félisse pendant les vacances de Noël. Note pour moi-même : lui trouver un cadeau, arrivée à Lyon.

Défilé des ch'tits mimis

Vendredi 23 novembre

Où qu’on soit, le mois de novembre, c’est toujours un peu long, non ? Pis on s’est pas comment s’habiller… et ça, c’est encore plus vrai ici ! Enfin, généralement, c’est un beau soleil d’hiver qui accompagne la journée. Quand il fait frisquet de la nouille, mais avec un beau ciel, bleu glacé. J’aime bien ! Plus que les journées brouillard intense, lourd, épais, et bien humide (histoire d’avoir la goutte au nez… sensas’ quand 20 mouflets vous dévisagent). Le brouillard, le plus chouette, c’est quand il part ! il laisse tous les arbres pleins de givre, c’est trop mimi, ambiance carte postale.
Bref ! Vais pas m’éterniser sur la météo (qui n’est pas si terrible que ça finalement… enfin pour le moment). Surtout que ce vendredi a été plutôt marrant, dans le genre.
Cet après-midi avait lieu le concours de la chanson francophone au lycée Zrynyí. Pour mon poulain (car j’avais un poulain !) un échauffement pour le grand concours de Budapest, au mois de mars. István est venu à la maison mardi pour un dernier brief, accompagné de son pote Péter… pas facile Noir Désir, dans le genre. C’était tout bizarre de le voir chanter Comme elle vient, je l’ai chantée un sacré nombre de fois, moi… Enfin, aujourd’hui, il était quand même bien paniqué avant de monter sur scène. Surtout qu’il savait qu’il allait faire un peu tâche avec ses cheveux – il a une coupe d’enfer, asymétrique, peints en gris et bleu – et sa chanson de rock au milieu des chansons de variété. Un vrai casting de La Nouvelle Star en direct… un bonheur, si on le prend au 45ème degré. De la pouf en veux-tu en voilà, des chansons plus mièvres les unes que les autres, et quelques casseroles mal fagotées pour se marrer un bon coup. István s’est quand même payé un vrai coup de flip, et se souvenait plus des paroles. Et histoire d’en rajouter une mini couche, il était malade. Bref, pas terrible le résultat. Dommage, parce qu’il aurait pu cartonner. M’enfin vu la tronche du jury, c’était pas gagné quand même. De vrais cons, suffisants et vraiment cons (je l’ai déjà dit ?) Enfin, Agnès, qui s’est retrouvée juge au milieu de ces barbouzes, en parlerait avec plus de verve encore. Elle m’a fait hallucinée quand elle m’a dit, plus tard, de quels noms d’oiseaux elle avait pu les traiter en les écoutant délibérer… fascinant ! Heureusement, ils ne parlaient pas français.

Alors, pour me réconforter un peu, suis retournée à Fáy, pour y passer la soirée. Pas pour le fun hein, il s’y passait vraiment quelque chose ! C’était la cérémonie des Dernière Année, une sorte de bal de promo. Sauf que là, il y avait tout un tralala cérémonieux avant les festivités. Les élèves portaient leur uniforme (sorti uniquement lors des grandes occasions) et les profs s’étaient mis sur leur 31, ou leur 82, question d’appréciation. Tout a commencé avec les spectacles de chacune des classes de dernière année. Les miens, les 13/A m’ont soufflée ! Les filles étaient en princesses et les garçons en costard… pour présenter une scène de bal à la Sissi l’Impératrice. D’enfer ! D’autres ont fait des petits sketchs, d’autres de la danse un peu plus contemporaine… C’était à la fois kistshissime et émouvant. Des diaporamas de photos défilaient en fond, les élèves récitaient des textes clamant leur attachement à leur classe et leurs professeurs – il faut savoir qu’une classe, c’est un peu une famille ; les élèves restent ensemble tout au long de leur scolarité, et gardent généralement le même professeur principal aussi. Trop tendre.
Ensuite, on est passé aux choses sérieuses. Les représentants des classes ont offert un bouquet de fleurs à leur professeur principal, et celui-ci a rejoint sa classe, pour remettre à chacun son ruban, une sorte de brassard aux couleurs de la classe – préalablement dessiné par les élèves. Là, les parents se sont rués dans le hall central, et paie tes crépitements de flashs ! Chaque élève était appelé et se voyait remettre son ruban. Hé ! J’ai même eu droit au mien ! Celui des professeurs, et ouais. Trop fière. En me le donnant, les élèves de 13/A m’ont invité au grand dîner qui allait suivre. J’ai mal bouffé (c’est généralement pas terrible) mais bien rigolé. Une occasion de discuter avec les profs de Fáy, rarement loquaces, et de boire un verre (ou deux) avec mes élèves. Je les aime trop ceux-là ! Et bien que le repas ait été dégueulasse, j’ai apprécié que les élèves de 10/A soient de service ! Carton lol de les voir en pingouins, tout à mon service. Eux, je les aime moins…
J’ai refusé de les accompagner pour la suite des évènements. Une soirée au Rock Well, la boîte du campus universitaire. J’ai déjà donné.

Mardi 20 novembre

Aujourd’hui, j’ai séché l’école ! Et m’en suis allée à Budapest. Un peu la boule au ventre, tout de même, c’était le jour du Conseil d’Administration de la FFHJ (Fondation Franco-Hongroise la Jeunesse) mon employeur. Et j’y allais en temps que représentante de mes collègues JD. Ça en jette, mais pétard, j’ai pas trop fait la fière durant le trajet. Alors j’ai lu et relu mon compte-rendu… un peu de boulot de collecter les bilans de chacun et d’en faire un papier à lire devant une assemblée de quinqua’ en costard.
Enfin, j’ai retrouvé Zsuzsanna, la secrétaire de Magda, une minette toujours souriante, et on est allé ensemble trouver les locaux de la Fondation. Rien que de se promener dans le quartier des Affaires, autour du Parlement, c’était un poil déstabilisant.
On était les premières et les gens sont arrivés petit à petit. J’ai tout de même serré la main du Ministre de l’Education Hongrois ! Et que du beau monde. Des ministres, des hauts fonctionnaires, un ancien attaché de l’UNESCO, des attachés de l’Ambassade de France, de Hongrie, le directeur de l’Institut Français etc. Je priais fort pour me transformer en petite souris… mais inlassablement, Magda me présentait à tous. Heureusement, cette année, on fêtait les 15 ans de la Fondation, et de la collaboration franco-hongroise pour l’Enseignement. Chacun a donc pris le temps de faire un petit discours émouvant pour l’occasion. Les quinqua’ en costard en devenaient un peu moins effrayants.
Mon tour arrivé, je me suis étonnée, parce que pour une fois, ma voix n’a pas tremblé. Et j’ai à peu près réussi à garder un teint plus proche du rose saumon que du rouge pivoine. Le plus déstabilisant finalement, c’était la grosse (mais jolie) voix de mon voisin, qui traduisait en simultané. Et les quinqua’ ont même rebondi sur les propositions, quant à notre arrivée en Hongrie – Oui, c’est très intéressant, Mlle Charles, nous pourrions peut-être proposer un « kit de survie pédagogique » aux futurs JD – et au sujet de notre prime de départ : plus de forint pour ceux qui restent ! Ben c'est bon, au lieu de 700ft, on touchera 1500ft. Bon, c’était pas si compliqué…

Samedi 17 novembre 2007

C’est sans doute parce qu’il neige (on en a de la chance !) mais l’ambiance est au confinement ! Chocolats chauds et vidéos… et boulot.
Mais j’aime bien ça, préparer tout bien comme il faut, rendre le truc cohérent et attrayant (enfin, autant que faire se peut)... C’est peut-être pas plus mal l’exil, on focalise plus aisément sur sa mission première ! En tous cas, ça se passe plutôt bien. Voire de mieux en mieux. La prépa des cours, comme le feeling avec les élèves. Mardi, première sortie scolaire. C’était pas gagné, vu l’efficacité de ma supérieure, mais on y est arrivé ! On s’est dégoté un bus grâce à Csilla, la coordinatrice d’Agnès, et on a emmené nos gamins au FrancoForum, un salon étudiant avec des grandes écoles, des universités et des entreprises françaises ou francophones. C’était pas Euro Disney, c’est sûr, m’enfin bien quand même. Et comme ça se passait à l’Institut Français, on a pu montrer à nos chefs comme on était de bonnes petites JD. On a surtout eu du temps pour se mettre à jour de l’actu française, en achetant le Canard Enchaîné et Charlie Hebdo, et d’aller boire un canon avec Csilla (une sacrée boute-en-train) et Michael, gentil JD rigolo de Káposvar. Histoire de se remettre des nouvelles de Mère Patrie… Est-ce que vous saviez que, prononcé à la française, Sarkozy ça veut dire « entre merdes » ?

Quand même hâte que les vacances de Noël rappliquent ! Enfin, même à court terme, on s’est prévu un truc sympa avec Agnès. Marre des sempiternelles mêmes soirées du samedi ! Ce soir, on a proposé bowling ! Et comme la dernière fois qu’Agnès a lancé une boule elle a crevé le parquet, ça risque d’être funky.

Dimanche 11 novembre 2007

J’étais loin d’être a jour dans mon boulot... risquais donc pas de l’être pour le blog. Mes excuses.

Bref, ces vacances de la Toussaint ont fait pas mal de bien. C’était bon de revoir des têtes (bien bien) connues ! Lundi 29, arrivées à Budapest, Agnès et moi, on a finalement dégoté un bus qui allait à l’aéroport. Tout pareil comme dans les films, pour attendre l’être cher à la porte du Terminal… coooooool… je vous passe les effusions des retrouvailles.
On a passé deux jours sur Budapest, à jouer les parfaits touristes. Elise, une collègue, nous avait prêté son appartement. Ce qui était plutôt très sympa de sa part. On avait donc plus qu’à marcher de long en large dans la capitale… Buda est définitivement plus agréable que Pest. Des collines, des maisons, des arbres, le Pavillon des Pêcheurs, la vieille ville… ce côté-là est chouette. Pest, c’est plus… soviétique ? De grands immeubles, de grandes avenues, de grandes statues. Avec quelques anecdotes bien sombres. Dans le genre, on a visité La Maison de la Terreur, au 60 de l’avenue Andrássy, qui a réellement servi à la Terreur de la Seconde Guerre, comme bastion des organisations nazies hongroises, et qui, par la suite, a servi de QG à l’ÁVO puis à l’ÁVH, organisations communistes tristement renommées. Musée magnifique, bien que très chargé. Difficile, notamment, de « visiter » le sous-sol, ses cellules d’isolement et ses salles de torture. Dans le genre plus léger, on a assisté au tournage d'une pub, ambiance flocons de neige.
Puis retour à Miskolc, pour une semaine et des cacahuètes. Ça m’a permis de visiter enfin quelques endroits encore non explorés ! Je savais pas, moi, que j’habitais près du plus bel endroit de Miskolc ! La colline de Ávas est trop belle. De petites maisonnettes, des arbres aux couleurs de l’automne, les vieilles caves à vin, une vue imprenable sur la ville… et un cimetière à visiter absolument de nuit. Il est magnifique. Surtout que notre première visite s’est faite après la Toussaint. Des lumignons rouges sur toutes les tombes, des fleurs de partout, de très vieilles tombes du XVII° siècle. Mood garanti.
Enfin, on a fait des trucs normaux aussi. Des balades dans la ville, quelques bars et soirées, une pique-nique au château de Dyösgyör…et les copains sont allés à Tapolca, profiter des bains dans les grottes (pendant que je bossais, les petits saloupiauds !) Bref, une semaine de vacances bien remplie, et une semaine de rentrée difficile à gérer… Heureusement, mes trois compères m’ont accompagné à quelques cours. Plutôt marrant pour le coup !
Et ils sont partis. Snif ! Félisse contente, elle.

Dimanche 28 octobre 2007

Voilà, les choses un peu sérieuses commencent, on a eu notre premier cours de hongrois vendredi ! C’est Atilla qui s’y colle.
C’est devenu un peu moins sérieux quand il nous a proposé une soirée chez Rita le soir-même. On pourrait croire que le week end commençait… Que nenni ! En Hongrie, on rigole pas avec les ponts et les jours fériés. Alors pour avoir la paix la semaine prochaine, il va falloir se lever ce samedi matin et aller au turbin ! Pour oublier cette idée fort désagréable, on a accepté de rejoindre nos Hongrois à la petite sauterie… Et sans culpabiliser. Enfin, moi non, Agnès, un peu. Ce qui fait la ch’tite différence, c’est que dans mon cas c’est ma classe des 11A qui, le vendredi même, m’a avertie… et m’a suppliée de me lever le lendemain ! Dans le cas contraire, eux resteraient au lycée et auraient cours avec un autre, certainement avec Judit. J’ai cédé, les pauvres ! Cette grognasse… C’est à elle de me dire ce qui se passe, normalement. Ne m’étendrai pas sur son cas, vais devenir mauvaise. Bref, m’en foutais d’être vaseuse, j’ai prévu Shrek 2 pour les 11A et le Roi Lion pour les 9A... C’est marrant, mes chouchous s’arrangent toujours pour s’asseoir à côté de moi, durant nos séances ciné. Áron, mon chouchou de 9A, s’est même parfumé samedi !
Et comme on a beau râler, mais qu’on a rien à faire d’autres que zoner dans nos lycées, samedi soir, on est passé à la fête d’Halloween qu’organisait le lycée Avasi. Super déco, concours de costumes, Les noces funèbres de T.Burton en projection pour l’ambiance, et des lycéens survoltés… Enfin, comme on était dans le camp des vieux, des relous, des ceux qui peuvent pas se lâcher quoi, on est parti tôt. J’ai quand même profité de notre escapade pour piquer de nouveau le super poste audio des profs de français (en prenant soin de laisser un petit mot à Dóra). C’était pas facile avec tout la Sécu engagée pour la soirée… On se fait peur comme on peut ! Rentrées à la maison, j’ai pu contaminer Agnès à Daria… Tout comme elle m’a donné le virus des Sunshine Underground. Hé ! Y’a pas de raison, c’est donnant-donnant !

Demain, enfin les copains arrivent ! On part à Budapest en début d’après-midi pour les retrouver. On s’est arrangé pour dégoter un squat. Elise, JD solidaire, nous donne les clefs de son appartement pour lundi soir. Plutôt méga sympa. Mais c’est bizarre, je n’arrive pas à me faire à l’idée que demain, je vais retrouver Didine, Meud et Djidjo ! J’ai pourtant eu quelques temps pour me préparer, mais non ! Enfin c’est d’enfer…

Jeudi 25 octobre 2007

Le week end s’est terminé par une lobotomie.

Dimanche soir, on s’est fait un petit resto – ben quoi ? On a les poches remplies de tickets resto, faut bien les utiliser, nan ? – et Agnès est venue à l’appart’. On s’est gentiment regardé Walk the line… 3 mois que je n’avais pas vu un seul film ! Alors que d’habitude, enfin vous savez déjà.
Bonheur, donc. Mais c’est que du coup, Agnès a pris goût au canapé, à Féfé, aux films, tout ça, alors on a recommencé lundi soir. Petit souci technique, le PC n’a pas accepté Fight Club, le vilain. Du coup, j’ai sorti mon plan B (toujours avoir un plan B) et ai exposé tous les bienfaits de la série télévisée sur nos vies misérables à Agnès. Qui s’est laissée prendre... Tellement prendre qu’on a regardé Heroes jusqu’à l’aube ! Impossible de décrocher… J’aurais cru qu’elle m’en voudrait à mort le lendemain, la tête dans le patchouli, mais nan ! Elle en a redemandé ! On a donc repris la Saison 1 vers 13h… pour finir à 23h… Sauf que là, on avait cours le lendemain. Pas facile, facile. Surtout quand tu t’es farci 20h de « youpi, j’ai des super pouvoirs ! » et que toi, t’es pas fichue d’assurer un Petit Bac avec ta pauvre craie ! Si, si, on a culpabilisé quand même.
Tellement qu’aujourd’hui, pour que le Saint Patron des Pédago me pardonne, j’ai utilisé mon joker. Mon jeu « Il était une fois »… il a fait un carton. Les gamins ont assuré, se sont bien marrés, et j’ai eu de chouettes histoires. Tout le monde il est content. Vais me coucher satisfaite, une fois n’est pas coutume !