Samedi 20 octobre 2007

En fin d’aprèm ont débarqué Maëlle, Sarah (des JD en vadrouille) et Agnès. Et petit à petit tous les autres ! C’est ça, une vingtaine de personnes… Comment ça peut se résumer une soirée ? On s’est bien marré, on a bien chanté, on a bien mangé, on a bien bu ! J’avais fait une mixture orientale qui a fait son petit effet à l’apéro (merci maman!) et deux gratins dauphinois (sans vrai crème fraîche ça tient de l’exploit) et les Allemandes avaient préparé un super gâteau au chocolat. Sans compter toutes les merdouilles que chacun avait apportées.
La maison s’est vidée au fil de la soirée… Gábor et son pote sont restés jusqu’à 3h du mat’ ! Mais ils seraient bien encore un peu restés, si Maëlle et Sarah n’étaient pas en train de tomber de sommeil (la vadrouille ça fatigue, et elles habitent pas à côté).
Même pas la gueule de bois ce matin. On s’est levé vers 10h, on a bu le café, parlé chouilles et élèves (au fil de la conversation, c’est pas incompatible !) et les filles ont repris leur sac à dos. Suis allée jeter mes 5 poubelles de festivités… et remontée chez moi, j’ai vu du balcon un gamin fouiller le container, éventrer mes sacs avec son bâton, et récupérer quelques pop corn et bouts de pain. Quels mots, pour quels commentaires ?
Vendredi 19 octobre 2007

Tout s’est bien passé jusqu’à une minette de 11/A me demande, paf comme ça, en début de 2ème heure : « ça veut dire quoi foutre ? » bon sang, j’ai foiré où, moi ? On était pourtant sur un jeu de rôle en 1ère séance, sur le thème de la personnalité ! J’aurais voulu photographier mon tableau en fin d’heure… Surréaliste… « Attention ! Vous voyez, connard devient connasse au féminin, et non connarde… Oui, Adám, c’est ça, mais généralement on ajoute les adjectifs sale, gros, ou pauvre, quand on traite quelqu’un de con ou de salaud… » J’ai aussi appris un tas de gros mots. Contente. Ensuite, les débutants ! On est sur le thème de la famille… Chacun m’a fait son arbre généalogique et me l’a expliqué. Rappelons que je suis blonde. Ai trop ri en découvrant un nouveau prénom hongrois : Emece ! Mon pauvre Botond. Il comprenait pas pourquoi je riais sur son arbre. En plus c’est un de mes - nombreux, je l’admets - chouchous. Il a fallu que j’explique ce que veut dire éméché… On a tous ri, le youpi.
Après ce cours, ça a été beaucoup plus sérieux. Pour la minute Histoire de Hongrie, mardi est férié, parce qu’on célèbre le 23 octobre 1956, date à laquelle le peuple a tenté une grande rebeyne (hop là, un mot de patois lyonnais) contre le gouvernement soviétique. Un massacre, bien sûr. Alors pour le dernier jour de classe avant cette journée, on se fait beau. Et on participe à la cérémonie en hommage à la révolution manquée.
Je crois que j’ai bien fait d’y assister. En petite Française, pour qui patriotisme est un mot galvaudé, sali par les pastilles Vichy, Pétain & Co. j’ai reçu une grande leçon… C’est la première fois que j’ai vraiment ressenti une différence culturelle majeure entre la France et la Hongrie. Chez moi, on a fait de la patrie un truc moche, mais ici, on a essayé de leur voler un sacré nombre de fois. Alors, la patrie, c’est important.
Tout les lycéens étaient regroupés dans le hall central, un peu le boucan, bien sûr. Me suis demandé comment les profs s’y prendraient pour faire taire 670 élèves ? Simple, ils ont lancé l’hymne national. Bluffée ! Aux deux premières notes, tout le monde s’est tu et s’est levé. Pas un bruit, personne pour pouffer ou même chuchoter. L’hymne c’est du sérieux. La suite aussi. Pourtant, un zygomatique français aurait été mis à rude épreuve après ça… Un garçon et une fille ont porté cérémonieusement le drapeau hongrois au centre de la scène, suivis de trois minettes en justaucorps GRS et rubans aux couleurs de la Hongrie. Petite chorégraphie, puis les trois se regroupent autour du drapeau, s’extasient dessus, font un tas de petits mouvements. Vous voyez ? Je trouve que des mots frisant le cynique en français alors que sur le coup, juré, c’était à la fois démentiellement kitch et super fort. Ensuite, textes, projections de photos, chansons (dont une magnifique, que j’ai déjà essayé d’apprendre)… Là encore, pas un élève pour se foutre du petit prof à tête de mulot qui a fait péter la guitare, ou de la prof de musique chantant un peu faux, sous le coup de l’émotion. Enfin, cérémonie des roses autour du drapeau. Les quelques élèves au centre, ayant chanté et lu les textes, se placent progressivement en rond autour du drapeau…. Et s’agenouillent !
J’imagine mal le lycée Jean Moulin de Lyon organiser une quelconque cérémonie en l’honneur de notre plus grand résistant, ou les élèves du lycée Branly la boucler pendant l’hymne national et aller baiser le drapeau à la fin… Pas les mêmes référents, pas les mêmes préoccupations et pas la même histoire. En tous cas, j’ai beaucoup aimé. Je pige mieux un tas de petites choses sur l’identité hongroise (pourquoi même les la-vie-c’est-nul-je-m’habille-en-noir ont un fanion de la Hongrie sur leur sac à dos, pour un exemple vraiment très con).
Et voilà, un avant-goût de vacances… un week end de 4 jours ! Enfin !
Jeudi 18 octobre 2007

J’ai été plutôt étonnée par l’organisation. Ici, il n’y a pas beaucoup de moyens. Mais tout le monde y met du sien. Les toasts, les boissons, la réorganisation de la salle, tout se fait ensemble. Les élèves comme les professeurs. Y’a ce petit côté collectif et solidaire, que j’aime bien. Peut-être un relent de l’idéal communiste ?
Bref, après un jeu collectif, le moment crucial est arrivé… Je l’ai un peu repoussé grâce à ma botte secrète : la chanson de Camille, Paris, qu’on répète depuis 3 semaines ! Les élèves se sont lâchés, et les prof ont adoré la mélodie franchouniaise. Cool ! Galvanisée, j’ai jeté mes fiches et improvisé sur les projections de photos et de résumés que Dénes, un de mes chouchous, faisaient tourner. Ai ajouté des anecdotes marrantes, fait un peu la mariole, histoire de les tenir en haleine (c’est pas que le XVII° siècle à Lyon soit pas intéressant m’enfin) et ça s’est finalement très bien passé. Les élèves ont applaudi, tout ça, vraiment contents. Nan c’est vrai ça faisait sincère ! Ils l’ont même fait deux fois, alors. On a tous notre quart d’heure de gloire… Moi c’était devant une petite cinquantaine d’ados hongrois. Voilà. Ils ont voulu rechanter… J’ai espéré que ce serait la dernière fois que j’entendrai cette foutue rengaine… Les prof ont de nouveau secoué leurs têtes. Beau moment, j’ai rarement l’occasion de vraiment discuter et partager des moments hors classe à Avasi, je n’y suis que le jeudi matin. Vous les verriez, des choux à la crème, même ceux qui ont les cheveux gras. La semaine prochaine, je cours remplir quelques formulaire d’adoption.
Dimanche 14 octobre 2007

Une fin de semaine comme on les aime ! Suis sur les rotules, mais c’est ça qu’est bon... Aujourd’hui, on y est allé tout doux ! Nous sommes levées en fin de matinée, avons tranquillement déjeuné en terrasse au soleil sur Moskva Tér, puis pris notre train à 14h35. L’hiver vient doucement, on le sent dans l’air...
Bonne nuit !
Je m’interroge. Où sont passés mes petits amis cafards ?
Je m’interroge. Où sont passés mes petits amis cafards ?
Samedi 13 octobre 2007

Jeudi 11 octobre 2007

Aujourd’hui, tranquille, je suis à Avasi. Les profs ont décidé de m’aider à apprendre le Hongrois (je galère un poil, c'était folfklo) et avec les élèves on a chanté. Cette Camille avec son Paris Paris commence d’ailleurs à me foutre les boules ! Mais pourquoi je fais chanter la même chanson à quatre classes aussi... Trop mignons mes petits 9/2 : "Madame professeurrre, nous vous invitons a notre fete des 9 vendrrredi a 17h". Mais dommage, demain, pas d'éleves ! Agnes et moi, on va à Budapest, pour un stage de formation, ca c’est chouette rien à redire, mais pour être à l’heure (ca se fait entre gens biens !) on doit choper un train à 6h28. Le youpi.
Dimanche 7 octobre 2007

Vendredi, gentilles comme on est, on a donné dans l’atelier Chanson à l’Alliance pour les élèves de nos lycées. Rendez-vous donné à la fontaine de Centrum ; 16h30 j’ai retrouvé mes débutants de Fáy, et youkaïdi, on est parti. Agnès était déjà là, à préparer les textes à trous de Cendrillon (mais si, enfin, Téléphone) et J’adoooooooooore ! (mais si, voyons, Philippe Katerine) mais pour celle-là, les gamins ont moyen compris le côté cocasse… et nous, on a bien rigolé de voir les p’tits mecs taper dans les aigus. Pour ne pas râler, je ne vous dirai pas qu’à l’Alliance, ils avaient prévu ça « en notre honneur », comme le soulignait le mail passé à tous les profs de français de Miskolc, sans pour autant nous en faire part à l’avance, et en nous demandant ce qu’on aurait aimé organiser. Ou bien si on avait quelque-chose de prévu ce vendredi soir. Et, bien sûr, on avait quelque chose de prévu. Hé ho ! Vendredi soir tout de même… Heureusement, les gones avaient tous un tas de trucs à faire, on s’excuse madame, alors on a pu partir tôt aussi ! Un p’tit kebab pour la route avec Agnès et trois de mes élèves de 11ème année (marrant de pouvoir discuter en dehors du lycée) et 20h débarque, avec Atilla, Eva et Rita – Hé, j’avais jamais remarqué que ça rimait. Cette semaine, c’est le Rocktober Fest à Miskolc ! Et ce soir, ça envoie du gros il paraît. Toute la semaine à attendre ce foutu vendredi soir… je dis youpi. On a pris le bus jusqu’au campus universitaire pour retrouver Gábor, au fameux Rock Well. Qui, une fois l’an, peut enfin faire valoir son nom (rappelons que d’habitude, ils versent plutôt dans l’ambiance Pastoral Pastèque Club, pour la dédicace).
Du monde de partout ! Des chevelus, des emo, des gothiques, des passe-partout, et nous, les profs. Trois profs qui s’amusent, ça passe pas vraiment inaperçu… Les (nombreux) élèves étaient contents de nous voir… ou carrément étonnés qu’on ait une vie. ils m’avaient saoulée toute la semaine avec les Hooligans, la furie sous le chapiteau !… Bref, bonne ambiance, des groupes moyens (décidément le rock mélodique, moi…) et des gras bons de Métal et de Punk. Les finances étant au plus bas, on s’est contenté de quelques verres ! Pis vers 1h30 on est rentré… C’est pas le tout, mais va falloir les faire bosser ces petits, lundi. Toute la semaine d'ailleurs...
Point trop n’en faut, ce samedi matin j’ai pris le temps de bouquiner mon roman sur Brel, j’ai fait un poil de ménage, des câlins à mon chat, et bossé sur ma conférence sur Lyon. Ah oui, c’est que jeudi 18, il y a une après-midi spécialement pour mes classes de Avasi, avec chansons françaises, jeux… et conférence sur ma ville. Un peu de civi’ ça fait jamais de mal. C’est dingue comme c’est chouette Lyon. J’aimais déjà, persze, mais à bosser dessus, j’apprends un tas de trucs.
Et forcément, le soir venu, soirée chez Atilla… On change pas une équipe qui gagne. Agnès aurait pu se passer de cette soirée, la pauvre. Elle a malencontreusement appris que son nounours, celui qu’elle traîne depuis 25 ans, son Poutou, et ben en hongrois, il s’appelle « p’tite bite ». Pas cool !… Moi, sous la table. Pour leur rendre la pareille, on leur a dit que leur petit singe qui se suce le pouce (qui n’a pas eu un Kiki ?) et ben chez nous aussi ça veut dire « zizi ». Non mais ! Donc voilà, tout le monde traumatisé. Mais bonne soirée. Et même qu’un jour, on comprendra ce qu’ils disent.
Pour ne pas jouer les princesses pour une énième fois – nan, juré c’est gênant de se faire payer le taxi pour rentrer chez soi, si ! – j’ai dormi chez Agnès, qui habite plus près. Et comme on avait aucune envie de se retrouver seules chez soi le dimanche, on a tenu un siège dans le petit bar resto de la Terrasse Szinva. A papoter tout l’après-midi. Et en plus, on a bien mangé.
Lundi 1er octobre 2007

Or donc ! C’est bien sûr notre cher Atilla qui nous a sauvé des Griffes de l’Ennui. On avait rendez-vous à la fontaine de Centrum. Damned ! Il y a Gábor ! Gábor ! Ca n’a pas manqué, j’avais les jambes qui flageolaient, le ventre qui faisait des guilis... Aaaargh ! Ils nous conviaient à un concert gratuit dans un parc, le Bikini… On a pas eu l’air con quand on a demandé où était le Bikini… Ah c’est donc un groupe ?! Des bons sexagénaires, ranimant la flamme des vieux fans de Rock mélodique… Bikini. Le plus sympa c’était surtout de voir toute notre petite troupe chanter leurs vieux tubes !… Nous, on a tout misé sur le yaourt. Marrant. Je vous ai dit que Gábor était trop beau quand il chantait ? Bref, on a bu quelques bières, et après un Unicum, la musique nous a semblé bien meilleure. C’était triste à dire, mais l’alcool est toujours un argument d’incitation massive.
Comme le concert touchait à sa fin (le chanteur devait souffrit d’arthrite) il a fallu trouver un plan de secours. Direction le Rock Well, le grand bar du campus universitaire. Depuis le temps qu’on voulait voir ce que ça donnait quand c’est ouvert !… En fait, on aurait très bien pu vivre sans savoir. Nos trentenaires étaient un peu blasés de voir comme ça avait changé depuis leurs années fac ! C’est devenu une boîte en fait, avec trois salles pour trois ambiances, enfin moi j’ai trouvé que c’était toujours ambiance relou. Dans les trois, oui. Mais on s’est pas laissé faire ! Agnès et moi avons payé notre tournée, et avons éclaté les garçons au baby-foot. Ensuite, papote et remuage du popotin et papote. Gábor a dit qu’il pourrait me parler hongrois tooouuute la nuit... Moi, pas contre. Enfin, j’ai pas franchement réussi à faire semblant de m’amuser sur les tubes des Pussy Cats et autres daubes R’n’B. La salle s’est petit à petit remplie de jeunes lycéens – radar anti-élèves activé… pis on est parti ! 2h du matin quand même. Comme Gábor semble connaître tous les chauffeurs de taxi de Miskolc, on a pu rentrer chez nous comme des divas. Il est trop fort, Gábor.
Dimanche horrible en contre-partie ! Me suis levée à 8h (c’est complètement hallucinant), ai pris une douche (dingue) et suis partie au lycée Avasi pour bosser (elle est tarée). Comme vendredi j’ai réussi à faire mon calendrier de cours jusqu’aux vacances de la Toussaint, je voulais peaufiner mes préparations, imprimer, photocopier. Et puis, j’avais des dialogues à écrire pour la pièce de théâtre du lycée Fényi. Bref, suis sortie de là à 14h, sans avoir rien mangé depuis la veille, avec une douleur terrible à la nuque et aux trapèzes. Même couchée, ça n’a rien changé ! Toute la journée, toute la nuit !… Mais comme j’étais au plus bas, je ne pouvais que remonter, logique. Ça n’a pas manqué, Csilla vient de me téléphoner pour annuler la répétition de théâtre d’aujourd’hui. Donc, je n’ai rien à faire ! Un nouveau dimanche pour rattraper le dernier ! Je vais retrouver ma copine pour qu’on décortique le week end, en bonnes filles que nous sommes...
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