Mercredi 22 aout

Rien, toujours rien ! C’est maintenant officiel, je m’ennuie sec. Heureusement, j’ai emprunté quelques BD à l’Alliance (d’abord Les Compagnons du Crépuscule et maintenant Les Passagers du Vent). Ma coordinatrice ne coordonne rien du tout. J’étais censée avoir une copine attitrée, officiellement intéressée par mon cas de jeune expat’ qui devait m’aider à m’installer, me sortir, me présenter des gens. Même des pas marrants, j’étais preneuse ! J’ai cru que je l’avais eue mauvaise un peu trop tôt, en recevant un texto gentil tout plein, ce lundi : « Salut Camille. Aujourd’hui à l’occasion de la fête nationale on tire un feu d’artifice, à 22h. Tu aurais envie de venir avec moi ? » Bien sûr, je veux. Fini de marronner ! Je me pomponne, je prends le bus 35 (en fraude, 250ft faut pas dec’) et je me pointe sous la statue blanche, en face de la mairie. Je m’assoie et j’attends. J’envoie un texto à Judit. Et je suis une acharnée, moi, j’ai attendu 1h30. A côté d’adolescents pur fruit MTV qui, eux, avaient l’air de bien se marrer (malgré leurs sapes ringardes) ! Et j’ai même pas compris ce que le gars sur la place crachait dans son micro : un orage pourrait éclater, le feu d’artifice est annulé. Et reporté. Mais ça aussi je l’ai compris qu’hier soir, dans mon lit, quand j’ai cru qu’une guerre civile avait éclaté.
La première fois qu’on s’est vu avec Judit, elle avait 1h30 de retard. j’avais 76kg de bagages et un chat sur les bras. La première fois où on a pris rendez-vous, elle m’a envoyé un texto de dernière minute pour annuler notre balade, sur l’avenue principale. Et cette fois, elle m’a carrément plantée. Quelqu’un a bien essayé de me parler, mais non, définitivement, nous ne parlons pas la même langue ! J’en ai profité pour passer quelques textos, comme ça, nonchalamment…
Apparemment, mon prédécesseur l’avait bien dans le pif la Judit. Et les professeurs de l’Alliance lèvent les yeux au ciel quand je la cite. Je ne suis pas seule dans ma haine, c’est un plus.

Ah ! Mais si, j’ai parlé à un humain aujourd’hui. Un professeur d’EPS et de français, du lycée Fay András, est venu, accompagné de la secrétaire du lycée. Moi je m’attendais à un beau slave tout athlétique ! Elles sont arrivées à 9h pour faire l’état de lieux de l’appartement : 12 verres, 3 tasses… elles ont même compté les fourchettes, et chercher le porte-serviettes pendant 5 minutes. Ça peut être long 5 minutes. Mais Ildiko est vraiment charmante. Elle a la cinquantaine, s’habille sportwear, se fait colorer blond vénitien, et parle un français tout mignon en roulant les R. Elle va essayer de me dégoter un lecteur DVD et va m’envoyer quelqu’un pour régler la TV (j’ai pourtant dit que ça servait à rien) et pour réparer les portes du placard de la cuisine (ok, ça, ça peut servir). On a bu le thé, elle avait amené des faux Pim’s à l’orange, mais bons quand même.

… Je sais pourtant que cet état de grâce, où on tue le temps comme on peut, va bientôt me manquer. Que je vais m’empêtrer dans un emploi du temps pas possible d’ici peu !

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