Mardi 29 avril

Drôle de journée ! Mais d’abord hier soir… J’ai attendu gentiment, devant la téloche, pendant un sacré moment. Quoi ça ? La sérénade des dernière année de Fáy András ! Et ouais, ça y est, j’ai eu une sérénade, moi ! Avec bougies, chansons, la totale ! Bon, c’était loin d’être romantique... La troupe était déjà légèrement éméchée et allègrement déchaînée ! Je crois que tous les voisins auront compris comment je m’appelais… Après les chansons, l’acclamation, hum ! « Ca-mille ! Ca-mille ! » Je les ai donc vite invités à monter boire un coup ! Tibi avait pensé à m’apporter la palinka artisanale du papa. Très bonne ! Mon appart’ m’a semblé tout petit avec la vingtaine de loulous dans le salon. Enfin, les festivités n’ont pas duré car ils avaient une grosse tournée à faire ce soir-là. Onze profs à voir, j’étais la cinquième… Et encore, ils m’ont expliqué qu’ils allaient finir la nuit au gymnase du lycée, à festoyer pour la dernière fois ensemble, en tant que classe, que petite famille, puisqu’ils ont ensemble depuis cinq ans. Moi, cette fiesta-minute, ça a du me perturber mon cycle… Ce matin, je m’éveille doucement, c’est bizarre autant de soleil, c’est bizarre autant de voix au dehors… Bordel de cul de mammouth ! Il est 8h58 ! J’ai cours dans… enfin depuis… 1h ! Et le temps que je prépare, la deuxième heure sera finie aussi ! Oh bordel… Je cours donc. Et j’essaie de réfléchir au bateau que je vais bien pouvoir monter. Quand j’arrive, personne dans les couloirs. Personne en salle des profs. Là je ne panique plus, je me dis que je dois sûrement dormir encore, rêvant le pire pour mieux apprécier ma vraie matinée qui va bientôt commencer. C’est sûr. Et puis des cris, venant des terrains de sport, derrière le lycée. Tout le monde est là ! Au soleil ! A regarder un match de foot élèves de 13 contre les profs de sport… Je croise enfin les élèves que je croyais avoir lâchement abandonné ce matin. « Bah alors Camille ? Ce texto tout penaud, c’était quoi ? On avait pas cours tu sais ! » Aaaah, d’accord. Bon, bah je vais faire péter les lunettes de soleil et apprécier alors ! Chapeau aux élèves, parce qu’après la nuit qu’ils ont passé, ça doit pas être facile. D’ailleurs, ils perdent.
Après cela, la journée se déroule enfin comme de coutume, et je donne mes cours, comme si de rien n’était. Bien fait de choisir ce jour pour être en retard… Mais le grand-huit émotionnel n’en a pas fini avec moi. Non, non, non, loin de là. A 14h30, j’ai rendez-vous avec le directeur du département FLE du CAVILAM. Et oui, j’ai bien accroché avec le directeur général, lors de la formation du 17 avril. Sur son conseil, j’ai envoyé mon CV. Et depuis, j’angoissais pour ce fameux jour de l’entretien téléphonique. Ça y est, j’y suis. J’appelle depuis l’Alliance. Enfin j’essaie, parce qu’avec Raymond la piplette, et le téléphone qui déconne, je suis pas bien concentrée, là ! Bon, c’est parti. On parle, on se fait même des blagounettes, et hop il finit par dire « Ok, c’est bon pour moi ! ». Il a dit quoi là ? C’est bon pour moi ? Hystérie intérieure, bouillonnement de joie ! J’ai un boulot pour cet été dans le centre de référence, la capitale du FLE, le temple de la pédagogie. Dur ensuite de rester collée à ma chaise pour le traditionnel café avec Agnès. Elle aussi elle a une bonne nouvelle. Pendant que je vais passer ma semaine de vacances ici, à avancer mon foutu rapport de stage elle, part au lac Balaton avec Géraldine, dans une super auberge, à deux pas de la plage. Bref, chacun sa joie ! Enfin, j’ai une carte planquée dans ma manche pour renchérir : Je suis déjà en vacances ! Avec la cérémonie de demain pour les 13 – c’est la dernière, après on les voit plus, promis – il n’y a pas cours. Pour mercredi, j’ai donc seulement une petite fête de prévu. Dur. Ce soir, je rentre donc chez moi toute guillerette, avec mes bouquets de lilas et de muguets à la main. Bucolique. Et voui, y’a des élèves qui pensent à moi et qui cueillent des fleurs de leur jardin à mon attention. Charming, isn’t it ?

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